Crise de la dette : les socialistes sur le chemin de Damas ?

Publié le par RDN 65

Il est heureux qu'à notre article précédent relatif à la dette publique, le blog du parti socialiste tarbais - dont nous sommes lecteurs assidus et enthousiastes - a répondu par un autre article intitulé la dette publique, c'est la droite !. Quoique tardive, cette prise de conscience est salutaire : le niveau atteint par la dette publique est insoutenable, dans tous les sens du terme (budgétairement parlant, et du point de vue de la raison). Bien sûr, nous n'empêcherons jamais les esprits partisans de rester partisans, et le constat que font les socialistes locaux s'en tient à la recherche de coupables. Ils veulent du sang, soit. On ne comprend juste pas très bien pour quelle raison refuser la règle d'or si celle-ci devait pénaliser la droite en priorité...

Réglons vite la question des coupables : la droite comme la gauche ont, depuis plus de trente ans, construit des budgets déficitaires sans se préoccuper des fameuses générations futures (en l'occurrence, nous). C'est indéniable et surtout révélateur d'un régime parlementaire qui fonctionne très mal : incurie des élus préoccupés de leur réélection plutôt que de l'intérêt national, visées court-termistes, postulats idéologiques de part et d'autres (signaux fiscaux à l'électorat de droite d'un côté, démagogie de politiques publiques d'assistanat, financement à tous crins d'administration tatillonne, d'associations militantes inutiles, structures ahurissantes de la décentralisation aussi ruineuses qu'inefficientes). De ces causes, nous reparlerons - quitte à prendre à rebrousse-poil tel préjugé à la vie dure.

Maurice Lévy a signé aujourd'hui dans Le Monde une tribune assez claire, de laquelle nous retenons deux éléments. Tout d'abord, l'urgence absolue d'une "réduction brutale, immédiate du déficit public". Ensuite, le constat que "de même qu'aucun gouvernement n'a pu résister à la tentation du déficit, aucun ne s'est vraiment attaqué à la réforme de nos systèmes sociaux, de nos administrations, des coûts structurels de notre pays, dans toute leur profusion et leur complexité. Sans remettre en cause la sincérité de leur action, il faut bien reconnaître que les résultats ne sont pas au rendez-vous", et donc la nécessité impérieuse "d'une vraie, une sérieuse, une profonde réforme de nos structures administratives et de nos systèmes sociaux, pour pouvoir à l'avenir réduire drastiquement nos coûts afin de pouvoir servir la dette". Il est à craindre que sur ce dernier point, il faille attendre encore un peu pour, au-delà des discours simplistes à visée électoraliste, il faille attendre encore un peu pour lire à gauche des propositions sérieuses sur la façon de moderniser notre pléthorique administration.

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