DSK : le PS est-il soluble dans une affaire de moeurs ?

Publié le par RDN 65

La futurologie est décidément un art sans avenir. Cela fait plus d'un an (au bas mot) que nous contemplons goguenards les analystes autoproclamés expliquer ici et là que la victoire de DSK est inéluctable. En toute modestie, nous étions sceptiques. Non pas à cause de l'appétit sexuel du candidat magique mais parce que DSK était déjà le candidat "plus bling-bling que moi, tu meurs". Incarnant la gauche responsable et bonne gestionnaire, il bénéficiait surtout de la distance, qui embellissait le personnage en gommant ses handicaps. Il était déjà probable que, s'il décidait de rentrer à Paris, il serait plus exposé et plus contesté. Un tour de Porsche plus tard et voilà déjà que la réalité écornait l'image pieuse. L'affaire DSK fut le coup de grâce.

 

De mea culpa journalistiques en soutiens maladroits (retenons seulement l'inénarrable "il n'y a pas mort d'homme" de Jack Lang : c'est du propre), la gauche orpheline voyait, telle Perrette et son pot au lait, ses rêves s'effondrer, et Pierre Moscovici son portefeuille ministériel s'envoler. Avouons-le, les mines défaites des ex-futurs ministres étaient drôles à voir.

 

Le PS doit désormais se trouver un candidat. Or, celui qui est en tête ne lui plaît pas. La charge des éléphants pour dézinguer Hollande a été très bien décrite dans le Canard Enchaîné de la semaine dernière, mais il n'est pas sûr qu'elle réussisse. A ce stade, nous parions en effet sur la victoire de l'ancien premier secrétaire aux primaires. Quoi qu'il en soit, le joyeux bazar qui règne au parti socialiste, à moins d'un an de la présidentielle, compromet sérieusement les chances de victoire à la présidentielle. L'alerte n'est pas encore sonnée clairement, mais elle ne fait guère de doute.

 

Dans ce contexte, la fédération des Hautes-Pyrénées, fidèle à elle-même, s'en donne à coeur joie : se réjouissant à peu près de la disqualification de Strauss-Kahn, Vincent Ricarrère hésite entre Hamon et Mélenchon. On imagine déjà de quelle façon il soutiendra le candidat socialiste désigné : tel la corde soutenant le pendu, probablement.

 

Pour tuer le temps, et parce que ça l'amuse sans doute bien plus que la primaire de son parti, Ricarrère blogue et joue les ramasse-crotte. Muet sur DSK, il allume des contrefeux. Mais ces contrefeux font pschitt ! Le maire de Tarbes refuse une subvention. La belle affaire, quand les collectivités crèvent des dilapider l'argent public en saupoudrant des subventions à tout va. Pour notre part, nous nous réjouissons que l'on mette fin au clientélisme : il y aurait à la vérité un grand ménage à faire entre subventions utiles à des associations utiles, et financement gaspillé - que ce soit d'associations fantoches ou d'associations déjà très argentées. Soyons clairs : la démagogie qui consiste à s'émouvoir à propos de chaque enveloppe réduite ou supprimée ne prouve que l'inaptitude à exercer le pouvoir de façon responsable et à l'abri des pressions. Le contribuable peut trembler à l'idée d'un changement de municipalité !

 

En guerre avec les radicaux socialistes, perdu dans un soutien sans issue à la gauche de la gauche, le socialisme haut-pyrénéen n'a pas fini de nous offrir du grand spectacle. Nous n'arrivons pourtant pas à nous réjouir, tant nous espérons pour notre région, un jour, un débat sérieux et digne de ce nom. Cinq nouvelles années dans l'opposition réussiront-elles à faire grandir le parti socialiste à Tarbes ?

Publié dans Socialisme et barbarie

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